À vos côtés
je me tiens en retrait
je vis de fraternelle solitude
absent
je puis vous joindre
et résumer toute distance
porter ensemble mêmes questions
sur l’avenir
sur nos jours difficiles
et si le ciel s’arrête à mi-hauteur
le sang poursuit son cours
le cœur sa pente naturelle vers l’amour
Gilles Baudry
Poème tiré de l’anthologie Un poème est passé établie par Yvon Le Men et Thierry Renard, Éd. La Rumeur libre, 240 p., 13 €
Écoutez ce poème (lecture Stéphane Bataillon) :
C’est peut-être cela, le rôle de la poésie : utiliser le noir de nos vies, nos angoisses collectives pour les transformer, d’un mot, en teinte vive, en espérance chaleureuse. Avec l’économie de souffle dont un poète comme Gilles Baudry sait imprégner les pages. Il est accompagné par de nombreuses autres voix dans une riche anthologie de poésie contemporaine, qui rassemble plus d’une centaine de poèmes, pour la plupart inédits, écrits durant le premier confinement. Initialement publiés hebdomadairement sur Internet, ils disent tous la relation essentielle entre l’un devenu solitaire et l’autre, passeur d’un relais qui s’adapte à tous les obstacles. Par l’usage d’une langue ciselée, au plus près de ces émotions nouvelles, ces poèmes nous accompagnent au grand air retrouvé.
Stéphane Bataillon
(Initialement paru dans La Croix l’Hebdo n°85)