Toi, là-bas sur ton île,
marchand, bavardant, passant, comme
tu dis, de bons moments, loin de tout…
Avec juste ce qu’il te faut : de l’amitié,
de l’espace, du grand vent.
A ton retour, tu seras ivre.
Je devrais, pour te plaire, être léger.
Je suis lourd comme un bloc de béton.
Danielle Bassez
Baïkal, Cheyne Ed., 96 p., 17 euros
Danielle Bassez prête ses mots, grands et sensibles, à un narrateur qui cherche sans fin l’amour d’une femme. Une femme demeure un mystère. Ses mots disent l’attente, tantôt sombre, tantôt lumineuse. Celui qui parle dit l’amour aussi vaste qu’impossible, à une femme dont la voix, ici, ne résonne jamais.
Baïkal est un long chant d’amour, solaire, parfois douloureux, à celle dont on devine qu’elle se laisse parfois approcher, quand elle ne tient pas le narrateur à distance.
Loup Besmond de Senneville
(Initialement publié dans La Croix l’Hebdo n°4)