Journée d’inespérance
entaillée des réveils
aux aiguilles de soleil
Le voyage sera long
sous les cris de l’empreinte
portée par le limon
Conduire la caravane
dans le son
d’un cantique
Parcourir le silence
des distances effacées.
Martine-Gabrielle Konorski
Bethani, suivi de Le Bouillon de la langue, Le nouvel Athanor, 68 p., 15 €.
Ce recueil est un chant entêtant à Béthanie (où l’évangile situe la résurrection de Lazare par Jésus), la cité à la fois rêvée, chérie et désirée. De poème en poème, la poétesse franco-suisse Martine-Gabrielle Konorski nous embarque dans cette caravane de mots vers ce village tout proche de Jérusalem. Une caravane marquée des « lourdes traces/Des marches/Aussitôt effacées » sur la route invisible. Le cheminement est lent sous le soleil brûlant, parfois douloureux, toujours marqué par l’attente. Les mots de Martine-Gabrielle Konorski donnent soif. Soif de parvenir, enfin, au village tant espéré.
Loup Besmond de Senneville
(Initialement paru dans La Croix l’Hebdo n°35)