Unique est le pouls de la patrie,
il parcourt les artères du cœur de l’exilé.
Aussi longtemps que dureront les itinéraires
à la rencontre des peuples
quand on multipliera les destinations,
quand les élans redoubleront,
s’exacerbera la douleur exilée !
J’erre sur les hauteurs de chaque terre
révérant le Seigneur des Cieux
à la recherche de ce qui ennoblit un pays
je circumambule sous mes robes humectées
aux feuilles d’olivier
fruits du figuier et sarments du raisin,
je guette le signe rouge du henné
sur les mains de l’entière humanité,
je cherche l’indice d’un tatouage à observer
avec les yeux du cœur,
et peut-être ainsi
se dessinera, sous les traits mêmes de mon émerveillement,
toute une oasis qui loge en mon âme…
Louisa Nadour (France/Algérie)
Traduit de l’arabe (Algérie) par André Miquel
La vague s’apaise-t-elle jamais ?, Éd. Unicité, 2023, 78 p., 13 €
Poète franco-algérienne d’expression arabe et française, Louisa Nadour est née en France et a vécu en Algérie. Elle est aussi journaliste et consultante en coopération interculturelle, spécialiste du monde arabe. Au fil des années, elle cultive le meilleur de sa double appartenance aux deux rives de la Méditerranée et demeure un pont entre les deux rivages. Son dernier recueil, écrit en arabe, intitulé La vague s’apaise-t-elle jamais ? (éditions DarAzminah, Jordanie), a été traduit et préfacé par André Miquel. Ce recueil est paru récemment aux éditions Unicité.
Stéphane Bataillon
(Article initialement paru dans La Croix l’Hebdo n°194)