Août est déjà passé.
Mes souvenirs
oubliés
traquent de durs printemps.
(Les cicatrices
du temps et de l’oubli,
les cicatrices de la haine
et de l’amour,
les plaines de sang
ouvertes avec la main,
les champs désolés
par la soif et l’amour.)
Javier Heraud
Le Fleuve, suivi de Le Voyage et d’autres poèmes, L’éclat/poésie/poche, 180 p., 10 €
Ce beau recueil, du poète péruvien Javier Heraud, tué en 1963 par la police, à 21 ans, alors qu’il est membre de l’Armée de libération nationale du Pérou, est celui d’un voyage. Les mots employés par le poète, au bord du fleuve de ses premières années, et au fil des saisons, prennent des accents de René Char. Dans ces lignes, publiées en français et en espagnol, apparaissent parfois le sang et les cris de la lutte, mais aussi l’aspiration sans fin pour la liberté d’un peuple.
Loup Besmond de Senneville
(Article initialement publié dans La Croix l’Hebdo n°165)