une sirène d’ambulance
j’ai cru que c’était toi
j’ai pensé à tes yeux
à toutes les images qui fusent dans l’alarme
Étienne Paulin
Là, Gallimard, 72 p., 10,50 €
Écoutez ce poème (lecture Stéphane Bataillon) :
Parfois les poèmes claquent comme des coups de feu. C’est le cas de ceux d’Étienne Paulin, qui publie avec Là son premier recueil chez Gallimard. À la suite de Rimbaud, auquel il rend un hommage discret, le jeune poète angevin tente de dire son monde, approchant souvent des confins de la vie. Le poète, parfois, semble même effrayé par ses mots et leur portée. Sans doute est-ce parce qu’ils sont les signes du temps qui s’égraine, inexorable : « Oui j’ai peur de la phrase, de la pensée, de l’ordre. Écrire fait monter la mort, ses orgues sont lourdes, pas déchiffrables. » Les poèmes de Paulin, courts et fort, laissent place à l’imaginaire de celui qui veut bien remplir avec ses pensées les blancs de la page béante.
Loup Besmond de Senneville
Retrouvez ce poème dans la rubrique « Un poème pour la route » de La Croix L’Hebdo n°11, en vente en kiosques, avec cet semaine un grand entretien avec Alain Souchon.