Traduire les psaumes change ma poésie. Me change. Me procure une énergie à la fois neuve et profonde. Un rythme dansant qui m’ouvre vers demain, une excitation, une jubilation mêlée d’une grande sérénité. C’est une sensation assez étrange qui se renforce de jour en jour. Je n’avais jamais éprouvé ça. Une sorte d’addiction positive. C’est très étrange et je ne crois pas que cela est à voir avec une image de la foi. Ça se passe sur la page, en variant l’intensité de la lecture littérale. Jusqu’à ce que ça coule dans la gorge comme un mojito frais. Un ami m’a dit l’autre jour, comme si le mot lui échappait, qu’il trouvait cet assemblage tenté « presque évangélique ». Ça m’a fait plaisir. Il y a de ça, de ce groove, de cette fureur charnelle qui prend aux tripes, au cœur. Il y a de ça lorsque j’attaque le texte, circule entre les blancs des lettres hébraïques et latines, bute sur un terme, souffle sur un point. Je ne crois pas que cela ait à voir avec cette foi qui m’intrigue tant. Mais je peux me tromper. Dans le doute… je vais continuer.