Sola scriptura #83 : Reprise

« C’est très facile pour un prophète aujourd’hui. La catastrophe est partout ».
Leonard Cohen, le cercle de minuit, 1992.

Le 11 septembre dernier, j’écrivais « Je dis / « la poésie ne m’intéresse plus » / les mots
/ ont du mal à sortir » C’était vrai. Le désintérêt. Une culpabilité diffuse, aussi, de laisser éventuellement tomber ce que je sais être essentiel. Je n’avais pas fait le rapprochement avec la date de l’effondrement des tours. Depuis, quelques poèmes, très peu. Quatorze en trois mois et demi. D’autres choses à faire, à penser. Des questions méritant du temps pour réflechir à l’avenir. À quoi faire demain de sa force. Et lire la Bible. Source littéraire suffisante, pour l’instant, à nourrir et charger mon imagination.

Je me remets à écouter Leonard Cohen, à le lire, à me plonger dans son oeuvre. J’aimerai suivre Leonard Cohen, sa manière de lier son héritage juif et le zen, la spiritualité grave et la mélodie. Sa voix qui éclaire et apaise. Cohen me redonne envie de travailler le poème. De reprendre le travail, le plus simplement, le plus sobrement possible, ici, sur ce vieux site qui fêtera cette année ses 20 ans d’existence. Mon atelier public, mon échoppe d’artisan. L’outil qui me permet de continuer de suivre ce chemin, assez surement et sans remise en route trop contraignante. Direction la prochaine étape. Sans catastrophe.