Il souffle sur la scène
d’un souffle de personne
Lumière d’avant lumière
comme seule inspiration
Entrer à petits pas
découvrir chaque signe
sans être tout à fait sûr
d’être inscrit au programme
D’une partition limpide
les notes et les paroles
tentent alors ensembles
d’initier le chant
De nouveau le feu chauffe
le vent bouge
l’eau mouille
et la terre soutient
L’œil voit
l’oreille entend
le nez sent
et la langue goûte
Les racines puisent
le tronc diffuse
et l’enfant se retourne
levant les yeux au ciel.
Toutes les notes sont jouées
mais
peut-être pas
L’ombre est dans la lumière
et la lumière dans l’ombre
mais
peut-être pas
L’ombre contre la lumière
Les jambes l’une contre l’autre
peuvent être
Alors,
Tous montent sur la scène
et rejoignent l’endroit juste
pour amplifier le chant
Alors,
tous s’accordent
libres
Et plus question d’espace
et plus question de temps
Juste ce ballet intime
d’un geste et d’un repos.
Ce poème est une adaptation -très- libre du Sandokai, poème écrit au VIIIè siècle par la maître chinois Sekito Kisen. La version originale de ce texte essentiel du zen Sōtō est chanté quotidiennement dans les temples zen du monde entier.
Écrit sur « Dream Brother » de Vincent Peiriani ( Album Living Being, ACT, 2015).