Petit retour sur ces douze derniers mois de création poétique avec trois poèmes par jour tracés au fil des mois de 2019 et ce, jusqu’au 31 décembre.
Petits cailloux blancs
sur le bon chemin
entre terre et ciel
Pour tenter de sauver
quelques souvenirs de nous
À cloche-pied.
Au réveil
griffes, ailes et boules de feu
derrière tes paupières
devenues transparentes
tu rêves de dragons
Exposé merveilleux
d’une histoire sans fin.
“Tous les dragons de notre vie sont peut-être des princesses qui attendent de nous voir beaux et courageux. Toutes les choses terrifiantes ne sont peut-être que des choses sans secours qui attendent que nous les secourions.
Rainer Maria Rilke, Lettres à un jeune poète.
Que fait-on, lorsqu’on écrit un poème ? On ramasse des mots dans le champ. Ceux qui sont remontés à la faveur de l’évènement. Une parole, une émotion, une chose vue, un regard. On les prend, les soupèsent. Certains sont écartés.
On ne conserve que les plus singuliers dans un coin de la tête. En petite quantité. Seulement ceux qui, chargés, apporteront au poème ses reflets merveilleux. Qui saisiront l’instant, à nul autre pareil.
Puis on s’occupe du fil : les articles, les conjonctions, la ponctuation et le blanc sur la page. On harmonise le tout par la disposition. Jusqu’à ce que cela tienne, immobile d’apparence, d’une fureur intime.
Cathédrales de rosée dont l’édification, parfois, ne dure qu’une minute. Parfois plusieurs mois.
Et puis ça sort de l’atelier. Une parure de diamants pour éblouir le monde sans un éblouissement.
On fait un poème
On opère le miracle
— c’est à notre portée
Joaillier de la parole.
La couverture de Gustave N°89 de novembre 2019 :
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