Tu aurais refusé
Que l’ombre s’abatte et nous foudroie
Alors j’écris
Pour ceux qui restent.
*
C’est l’histoire de ce Roi meurtri
Qui coupe la tête à qui mentionne son fils.
C’est l’histoire de cette souffrance
Que seuls les mots peuvent épuiser.
*
Bien sûr, l’asphixie
Bien sûr, le pourquoi
Hurlé sans voix au fond de l’ombre.
Mais quelque chose
Qui nous dit d’attendre.
*
« Nous vaincrons la mort. »
Des mots écrits pour conjurer,
Juste avant ton départ.
Une erreur ?
*
Que transmettre ?
Quel mystère révéler ?
L’apaisement possible.
*
Sentir que c’est ton signe
Pour nous enjoindre à refuser
Que déborde le temps.
*
S’approcher du vide
Pour mieux reprendre pied.
Pour comprendre.
*
La force du temps
La saveur de l’instant.
L’éprouver.
*
Ni tourner la page
Ni changer de route
Poursuivre.
*
Doucement
La peur de l’oubli s’estompe
Pour te faire une place.
*
Alors, nous sommes heureux
De porter ton héritage.
Sur notre joue, un rayon d’automne.
*
Sachant que tu veilles
Nous serons dignes de ton sourire.
Nous allons vivre.
En mémoire de Sarah