Une poésie engagée ? Bien sûr que non, évidemment oui. La pensée se structure. Se construit. Sans impératif extérieur, mais avec, plus qu’avant, le regard tourné vers l’autre (et lentement, et faiblement, et difficilement. — Trop d’adverbes). Au gré des rencontres, prendre plaisir à redéfinir sa vision du monde et des gestes qu’on y pose dans un hasard amical. Comme en poésie, où un poème dévoile un poète, qui nous présente ensuite ses amis, ses inspirations, pour nous guider, de sa voix, à travers l’espace-temps des textes. Ici, des intuitions : la décroissance, le simplicité, le minimalisme. La gène d’une surveillance, le prix d’une intimité, les conditions à défendre d’un émerveillement possible. Qui vont au combat contre le pouvoir et le contrôle (celui des autres, éventuellement, mais surtout le sien propre). Qui vont au combat contre la tristesse promise. De cette vie là. De la mort dans cette vie-là, que l’on ne pressent que trop.
Des voix et courants proches, pour frayer en confiance : Jacques Ellul, Emmanuel Mounier, Albert Schweitzer. Pour ne pas perdre l’espoir de trouer l’horizon.