Travaillant à un entretien avec la grande pédagogue des mathématiques Stella Baruk, une phrase résonne : « Confronté à un problème, vous noircissez deux pages, et vous vous apercevez qu’en prenant les choses un petit peu différemment, vous arrivez à une demie-page. C’est très souvent après un grand travail que vous pouvez atteindre cette élégance. » Il en va de même, j’ai l’impression, pour le poème : arriver, à force de mise en mots, de la réflexion, d’un travail d’épure et de précision, à la forme la plus dense, la plus cernée possible de l’alliage désiré. Pour que l’émotion fuse dans sa plus pleine singularité. D’un ensemble à inscrire dans une pierre rêvée.