L’alchimie du poème est bien de réduire, de défaire les mots préalablement posés. D’une parole surgissante, de et d’au-delà, d’en-deçà de nous, matière brute et désordonnée que l’on projette sur l’écran ou la page, le travail, tout le travail consiste à réduire, à enlever, à juste proportion, les lettres inutiles pour que ces mots révèlent, ou non (aucun automatisme et aucun à coup sûr), un poème chargé d’une énergie vibrante. D’une émotion qui n’existait pas avant que le lecteur ne décrypte ses termes et, les liants ensemble, vers après vers, sente, en lui, quelque chose de neuf. De mouvant. De vivant.