Pourquoi chercher ailleurs ? Pourquoi toujours être tenté de chercher ailleurs alors que je suis, déjà, au cœur de ce qu’il faut creuser, modeler, travailler ? Au cœur de la langue, à l’usage unique du poème. Exposition Miró au Grand Palais. Comme d’habitude, les propos de l’artiste autour de son travail m’intéressent autant que les œuvres réalisées. Une phrase au mur, tirée d’un entretien de 1959 :
« Pour moi, un tableau doit être comme des étincelles. Il faut qu’il éblouisse comme la beauté d’une femme ou d’un poème ».
Au fil des salles, la vision d’un signe, d’une signature, d’un style (trois mots si proches), qui ne cesse de s’épurer, de se densifier, tout en gardant ses marques fondatrices : le point rouge, pour représenter le paysan catalan, et le bleu. Immense. Enveloppant. Imposant et intime à la fois. I, II, III.
Une évolution lente, comme le mouvement des plaques tectoniques. Assurée et irrésistible sans retour en arrière possible. J’ai encore tant de choses à creuser, modeler, travailler, au proche de mon poème. Il faudrait s’y concentrer la vie entière.