Minimal Stadium #7 : Max Richter / Memoryhouse

Minimal Stadium / La musique minimaliste en poésie

La musique minimale. Une musique qui découche, qui repose, qui écarquille les sons pour mieux qu’ils nous résonnent. Qui fait vibrer le monde et laisse leur place aux mots surgis pendant l’écoute. Principe du Stadium : parcourir en poèmes les titres d’un album phare issu de ce courant. Une invitation lente aux univers de Philip Glass et d’Arvo Pärt, de Steve Reich, de Brian Eno. Pour vous donner envie d’y aller entendre. Inauguration du récital autour du premier album solo de Max Richter, Memoryhouse. Sorti en 2002, ce disque à la fois doux et inquiétant, parcouru de l’écho de conflits encore vifs sur le Vieux Continent fût enregistré avec l’Orchestre philharmonique de la BBC. Il lança la carrière du compositeur de la bande originale du film «Valse avec Bachir».

 

Illustration : Thomas Durcudoy

Europe after the rain (Piste 01)
L’enfant n’a pas besoin
de formuler l’instant
qui motive son rêve

Plus tard, il oubliera
dans le fracas du monde
avant de retrouver
au détour d’un chemin

D’une branche,
d’une rivière
d’un chant de rossignol

Terrassé de bonheur.

 

Sarajevo (Piste 05)
C’est ce chant inlassable
qui confondait les heures

Les obscurités chaudes
de nos premières racines

Une forme de confiance.

 

November (Piste 9)
La pluie frappe le temple
résonne contre le bois

On pourrait y rester
encore de longues heures

Mais il faut s’élancer
pour déceler le gris
et le contraindre au bleu

Pour s’unir au reflet
qui se trouve peut-être
au cœur de l’averse.

 

Last days (Piste 17)
Un jour je transmettrai
le secret d’une patience
que tu me délivras

Les yeux jaunes du dragon
éclaireront le reste.

Illustration : Thomas Durcudoy, www.saintoma.com

Laisser un commentaire