Qui peut voler la parole
d’un cri perçant le ciel ?
Qui peut survoler les mers
et les assécher
d’un battement de cil ?
Qui peut incendier
les prairies d’herbe fraiche
sans une seule étincelle ?
Qui peut voler mon poème ?
Toi ?
Non.
Pas toi.
Jamais.
Jamais
quoi qu’il arrive
quoi que tu m’impose
quoi que tu intime
Tant que j’aurai la force
et le désir
et les paroles pour
voyager mes ténèbres
Tant que je sentirai
sur ma peau
ensanglantée
le souvenir de sa caresse
Tant que je pourrai
voler
survoler
assécher
et incendier
ce silence
auquel tu voudras me contraindre
le jour de la victoire
de ta révolution.