Marquis Minuit
de Tom Buron
Le Castor Astral, 88 p., 12 €
Comme une improvisation de jazz ou un coup de dé, un peu pipé, à la façon de Mallarmé, la poésie de Tom Buron prend tout l’espace de la page pour se jouer et jouer avec son lecteur. On croit tenir un fil, saisir une allusion, rentrer dans une histoire, et puis un blanc, voulu, vient nous déstabiliser, nous entraîne autre part. Dans les dédales de la langue, dans sa mélodie, produite par un torrent souterrain. Et, contre toute logique, on se laisse emporter par ces solos alternants maîtrise technique et débordements d’univers. « Il est vrai que nous aurions aimé rester après la fermeture/te décrire l’ergot du coq et la taille des mondes/selon la longueur des nuits,/mais il y a toutes ces électricités/à découvrir encore. »