Appendice au recueil Contre la nuit, ce texte peut se lire entre les pages 85 et 86
( Résumé du poème précédent : l’escargot, au milieu de sa vie, termine sa coquille par un bourrelet de calcaire, signe de la fin de sa croissance physique. )
Plus question, alors, de seulement continuer à vivre. D’entamer encore une nouvelle quête, un nouveau projet, une nouvelle direction pour dépenser son énergie. Cela reviendrait à tourner en rond. À reprendre le chemin de sa spirale calcifiée, de ses habitudes, de ses automatismes.
En arrêtant d’accroitre sa dépense d’énergie, en en inventant une nouvelle économie, l’escargot se donne tous les moyens d’aller, concentré, vers son étincelle. Il peut ainsi plonger tout chaud dans un monde d’eau de pluie, de feuilles de laitue et de lentes caresses. Un monde joyeux, de découvertes émerveillées où les vieilles pierres du muret laissent apparaître sur son passage un message gravé qu’il lui faudra déchiffrer mais qui résonne déjà. Une connaissance subtile pour mieux goûter l’été.