L’effondrement #6

Je danse parmi les ombres de souvenirs enfuis. Des bouffées de chaleurs d’une passion inconnue qui m’irritent le corps. Des perles de sueur qui épousent la pluie. Je l’inonde de SMS. Pas de réponse. Pas raisonnable. Les raisonnables ont un problème avec les mots. Rigidité contre flexibilité. Agilité et technique contre stagnation. Pragmatisme contre utopie furieuse d’une rétrogradation. L’ordre contre le chaos. Liberté totale contre asservissement (aux dieux, aux états, aux limites, à nos propres désirs). Ils ont imposé le lexique. Ils ont imposé la misère. Politique, sociale, affective. La misère de vivre. C’est pourquoi il faut s’attacher au commun. Car le commun unit. Mais lors que le logos est commun aux êtres vivants, la plupart s’approprient leur pensée comme une chose personnelle. La misère de ma vie au prix d’une autre croissance, amour immodéré. La belle affaire. Elle me tue de l’intérieur. À petit feu, révolutionnaire.

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L’effondrement. Un feuilleton conçu à partir des Fragments d’Héraclite. Dessin : Saint Oma. Texte : Stéphane Bataillon.

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