Quelque chose émerge dans le design des produits basés sur les technologies libres qui mettent en avant le respect de la vie privée (privacy) et la réappropriation des données par ses utilisateurs. Après des années où le design graphique ne semblait pas compter (voir, avant Ubuntu, la présentation des systèmes linux), une nouvelle catégorie d’utilisateurs « post-snowden », prenant conscience de l’importance de leurs choix technologiques mais également sensible au style et au design de leurs objets de consommation, prête attention à la présentation de ces outils.
Une nouvelle tendance de design destiné au grand public éclairé que l’on pourrait appeler le « Privacy design » et qui serait la transcription visible du « Privacy by design », concept qui implique la prise en compte de la protection des données personnelle dès la conception d’une offre.
Ce Privacy design est régi par un ensemble de codes, encore en définition, qui transmettent non seulement l’idée de fiabilité mais aussi celle de simplicité et de plaisir dans l’utilisation de ces solutions donnant la liberté de contrôle de ses données (promotion, archivage, transfert, suppression).
Pour l’instant, les solutions existantes sont autant du hardware (smartphones et portables) ou des applications (moteur de recherche, VPN, système d’exploitation…). Elles tendent toutes vers un design minimaliste, avec un noir dominant souvent accompagné de violet (couleur symbolique du secret, de l’intériorité) et des polices de caractère sobres et discrètes, plutôt sans serif.
Plus que l’éthique d’utilisation des données, ce privacy design peut aussi transmettre une éthique de l’usage des matières premières, allant souvent de pair avec un engagement contre l’obsolescence programmée. C’est le cas, par exemple, des ordinateurs portables proposés par le suisse Why!, équivalent du Fairphone dans le monde des smartphones.
Les organisations et associations militant sur ces thématiques, comme le parti pirate, adoptent aussi ces mêmes codes graphiques.
Un ensemble de codes graphiques à suivre, qui devraient logiquement devenir de plus en plus présents dans notre quotidien.