Chemins d’edelweiss
rivières poissonneuses
forêts en clair-obscur
préservant les senteurs
enivrantes de l’humus
Ça, c’était depuis
le Grand Massacre
Ici, avant, rien
rien rempli
de scorpions sous les roches
d’étendues de sable gris
de branches décharnées
Argün avait grandi sur cette terre hostile
s’était habitué
soleil brûlant tannant sa peau
avait passé ses après-midi
a observer le monde
minuscule
comme lui
Pas de magie
pas de sortilèges
pas de formules stridentes alors
Juste
une pleine lumière
C’était eux
après
qui avaient décidé
de tout remettre à neuf
Nature luxuriante
pour faire briller leur gloire
au fond de leurs ténèbres
Argün n’oubliait rien
restait
à ras de terre
Pas dupe des faux sourires
à l’approche de l’auberge.