Les atomes de carbone désordonnés tracent des mots sans crier gare. Partent dans toutes les directions. Multiplient les paroles jusqu’à remplir l’espace. Brouhaha de polémiques vaines, d’invectives et d’injonctions, de tweets et de pressions pour que tout soit parfait et que rien ne déborde. Mais tout déborde. Mesure de la pression artérielle. Tout se consume. Mesure du rythme cardiaque. Tout brûle. Mesure du taux de glycémie. Au charbon.
L’animatrice scientifique de la galerie des minéraux du Muséum national d’histoire naturelle explique que la roche carbonique, pour devenir diamant, doit subir une pression équivalente à celle d’un éléphant sur le bout d’un ongle. C’est dimanche. Nous sommes tous les trois. Il fait beau.
Atomes de carbone enfin alignés. Pouvant laisser passer la lumière. Ils n’ont plus besoin de paroles. Plus besoin de mouvement. Ils sont les plus forts, les plus durs que l’on connaissent. Même le plus petits d’entre eux domine son espace, exerce sa puissance. À sa place.