Le danger quotidien ? Éteindre le conflit et notre discussion par cette manière molle de balayer l’argument.
De le faire basculer dans la zone du pas sérieux, du pas réaliste, du naïf de l’utopie sympathie de la fougue de jeunesse ou, si cela n’était pas suffisant de la folie (individuelle ou de masse). L’effet recherché : la transformation du face à face en une soumission de l’un à l’autre par la complainte de l’un (la proie) attendant la réponse et le reconnaissance de l’autre (le prédateur) qui, en créature humanoïde civilisé a remplacé la force du poing par la force d’un silence niant jusqu’au droit à l’existence du bruit (du cri) tentant de d’alerter les autres.
Les autres (nous, proies et prédateurs) étant rivés sur leurs portables et leur recherches d’une identité toujours plus singulière, nourrie d’une humiliation suffisamment révoltante pour faire émerger son post instagram au-delà de la ligne de flottaison des 50 likes, et bien nous sommes dans la merde.
Une merde enveloppée blanche et ouatée. Une merde bien dégagée derrière les oreilles.
L’une des solution serait peut-être de ne plus rien attendre et se remettre ensemble. Arrêter de se définir chacun dans sa chambre douillette. Passer à l’usage du monde.
Arrêter de déléguer notre avenir, notre vision et nos sens à des pouvoirs (politiques, économiques, technologiques) sur lesquels nous n’avons plus d’autres prises que la réaction. Se remettre à s’engueuler en amitié, à inventer une vie de joie sans s’extraire du monde. En incluant nos angoisses, nos pulsions, notre égoïsme, nos réflexes de survie, nos intérêts propres, nos plaisirs inutiles mais nécessaires (la poésie). En prenant en compte nos niveaux d’ambition, notre désir de pouvoir sur les autres, si différents selon chacun.
Partir de l’intérieur. Partir de là.
Pour éviter la guerre.