Qui reste debout ?
Il y a ces mots simples
qui disent la naissance
Et la poursuite du temps
qui ne conserve rien
Mais nous avancerons.
Écoutez « Crise » Texte de et lu par Andrée Chedid
en ouverture du concert de son petit-fils Mathieu Chedid (-M-) :
Andrée Chedid est décédée dimanche 6 février 2011. Nous aimions depuis de longues années sa poésie lumineuse, au plus proche des hommes. Elle nous a, bien souvent, permis de reprendre pied, dans le calme et la douceur. Juste envie, désormais, de continuer à transmettre ses mots, de poursuivre le chant, et de garder l’énergie, au plus proche des sources. De témoigner, avec tant d’autres, de cet apport vital de la poésie : « La poésie est naturelle. Elle est l’eau de notre seconde soif ». Nous sommes tristes.
« Lorsqu’on a pressenti, rien qu’une fois, l’immensité de notre aventure humaine, on peut se demander ensuite quelle force nous retient dans l’étroit. Quelle force est là, qui fait que nous poursuivons quand même la route sans fomenter des bouleversements et sans abattre les murs ?
La poésie – si elle s’inscrit en nous -, tout en admettant de nous regarder cheminer, nous délivre.
Parfois, se mirant dans l’un de nos destins, elle nous découvre son envers terrestre qui est l’amour. Alors, malgré les tiraillements, nous nous sentons sauvés; et en réalité nous le sommes, sauvés, ici et ailleurs. »
Andrée Chedid, Terre et poésie, 1956
À VOIR : Andrée Chedid parler de son roman intitulé « La maison sans racines » (Apostrophes – 27/09/1985) :