Quel monde créer ?
Avec quelles règles, quel langue, quelle religion ? Quelles différences, légers décalages avec l’espace et le temps, qui pourra donner le courage – courage infime et fantastique du lecteur – d’embarquer dans l’aventure ?
Déjà, installer un pouvoir. Un château dont on ne sait à l’avance s’il protège ou empêche le cœur battant. Autour, de la vermine et des champs d’herbes. Ou des dunes de sables. Lieu où laisser libre et respirer face à une menace, un danger, un état de fait qui semble, apriori, impossible à vaincre. Montée de la température, des eaux, ou asséchement, grand froid, disparition des oiseaux. Quelque grand péril qui provoque le repli ou l’ouverture. La possession jalouse ou le mouvement. Là arrive le chevalier. Aidé de médiateurs, elfes, fées, sorcières et sorciers chevauchant les libellules géantes.
Le chevalier, bien sûr, est un enfant perdu. Tristesse et armure trop grande pour lui. Il y a une perte, de départ, irréparable, mais qu’il faudra combler. Une histoire de cœur, à prendre au passage, avec le château.
Comment faire ? Avec quel maître d’armes ? Quel sortilège ? Derrière quels embûches ? Ce sera tout le sens de cette quête. Toujours la même quête, vers soi, les autres, l’ensemble dispersé dans les héros du conte pour mieux se retrouver.
C’est ça, la fantasy. Une rosée sur la mousse de nos pierres tombales. C’est très peu, très léger. Mais cela nous entraîne.