Dans un essai stimulant, Anarchie et christianisme, le théologien et sociologue protestant Jacques Ellul rappelle que la seule déclaration positive de Dieu dans toute la Bible est « Dieu est amour ». Un amour si absolu qu’il serait la source d’une liberté totale pour l’homme (et non celle d’un pouvoir, et encore moins de contraintes ou de violences, subversions du christianisme comme des autres religions selon lui.)
Une relation d’amour proche d’un idéal, celui des jeunes parents que nous sommes désormais : Tant aimer son enfant, qu’au delà des querelles, de tous les désaccords, rester à le veiller. Ne pas intervenir malgré nos inquiétudes lors de ses expériences, qu’il ressente la joie de découvrir ce monde et sa belle solitude. Avoir pleinement confiance dans chacun de ses pas et qu’il puisse s’envoler, quand bon lui semblera.
Admettons que cette figure de Dieu trahisse l’existence, en une seule parole, d’une telle relation. Elle serait donc force agissante, liant et maintenant ensemble chaque particule vibrante. Du plus profond de nous et jusqu’à l’infini. Dans chaque espace vide. Entre chaque grain d’air. Dans chaque grain de temps. Ces grains d’éternité, expériences fondatrices vécues lors de nos vies, selon les mots de Paul Ricoeur.
Intensément présent, qui éternellement « serai qui je serai » (Ex. 3,14) sans nous être visible. Travaillant sans relâche, sans autre rétribution pour le mouvement du monde. Nous laissant responsable de chanter l’harmonie par sa seule existence…
Oui, plus qu’une vibration, notre Dieu est boson.