Critique des « heures décisives » dans Réforme

 » Une belle déclaration d’amour, mais aussi une belle reconnaissance d’amitié envers ses proches, de fidélité à la parole biblique et à ces heures « décisives » qui changent le cours d’une vie. »

Merci à Laure Salamon d’avoir consacré une critique à mon récit « Les heures décisives » (ed. Desclée de Brouwer) sur le site de Reforme le 17/12/2024.
Pour lire et écouter l’article : https://www.reforme.net/culture/livres-romans/les-heures-decisives-ou-le-journal-intime-dun-chretien/

 » On connaissait la poésie de Stéphane Bataillon pour l’avoir hébergée sur le site de Réforme. Mais on ne savait pas les tristes circonstances qui l’avait amené à se lancer dans la poésie. Sa plume était son outil pour affronter le deuil de sa première épouse Sarah, décédée d’une grave maladie. À l’époque, il voulait partir en retraite pour « goûter au silence autre que celui des chambres d’hôpital ». « Mais je n’ai pas pu m’y rendre. Trop de choses à régler, un travail à reprendre. Pourtant ce projet ne m’a jamais quitté. », confie-t-il au début de son ouvrage Les heures décisives.

Plus de quinze ans plus tard, il part donc pour une retraite spirituelle à l’abbaye Saint-Guénolé de Landévennec, dans le Finistère. L’idée est d’en faire un reportage pour La Croix l’Hebdo. La première partie du livre relate cette épreuve du détachement, du silence, des sept offices quotidiens dont le premier est à 5h. Une expérience qu’il avait partagée dans La Croix l’Hebdo mais qu’il présente en version plus longue.

À son retour, il se relance dans sa préparation au baptême, mise de côté en raison du Covid. Il raconte : « Pourquoi à 48 ans demander le baptême ? Pas de crise mystique, pas d’urgence extérieure, pas de besoin impérieux. Mais le désir de témoigner de mon appartenance à cette confession qui fait partie de ma vie depuis… trente-trois ans. » Stéphane Bataillon veut affirmer sa foi protestante, lui qui travaille comme journaliste dans un groupe catholique, et porte dans son histoire familiale des origines orthodoxe et melkite. Il les détaille dans des petits gestes tels le signe de croix qu’il fait à l’envers. Le récit de son  baptême est touchant car il explique ce qui l’attire dans le protestantisme, le déroulement, les personnes qui l’entourent ce jour-là…

Une semaine de jeûne

Puis, très rapidement après son baptême, il file pour une semaine de jeûne, qu’il va effectuer dans le cadre d’un autre reportage pour La Croix l’Hebdo. Entre les offices, les rencontres et les activités proposées pour oublier l’absence de nourriture, le journaliste déroule une semaine pas comme les autres qui prolonge chez l’auteur la métamorphose spirituelle qu’il vit.

Tout au long de ces trois récits réunis dans Les heures décisives, il partage ses lectures philosophiques et théologiques, des coups de cœur pour des personnalités qui l’ont marqué dans ce cheminement. Il se révèle, rendant aussi un hommage appuyé à Sabine, sa seconde femme qu’il a rencontrée à l’Église protestante de Béthanie à Paris. Une belle déclaration d’amour, mais aussi une belle reconnaissance d’amitié envers ses proches, de fidélité à la parole biblique et à ces heures « décisives » qui changent le cours d’une vie.

« Profite
en bonne volonté
de chaque instant du jour

Pour que dos à la porte

Tu n’aies pas de regret »

Laure Salamon

Les heures décisives Ma première retraite au monastère, aux éditions Desclée de Brouwer. 17,90€.