Si étonnant que le « cinquième évangile » comme l’appelle de nombreux exégètes, le livre d’Ésaïe, ne se trouve pas après l’Évangile de Jean mais soit placé au cœur de l’Ancien Testament, juste après les psaumes, les sagesses et le Cantique des cantiques, poème des poèmes.
Si étonnant qu’il ait été rédigé plus de huit siècles avant l' »évangile spirituelle ».
Si étonnant que la tradition synagodale oblige à relire, après son dernier verset (66,24), dernière prophétie macabre, le verset précédent, condition d’une vie vivante, elle-même justifiée, au-delà de notre disparition, pour notre descendance et la survivance de notre nom, en remontant encore d’un cran, au verset (66,23). Comme un recommencement sans fin, jusqu’à ce que l’homme comprenne et choisisse. Revienne au début du livre. À la première parole. Secret des secrets chuchoté à l’oreille.
Quatre pas en arrière, quatre mouvements dans le sable, sans aucune lettre de plus, pour révéler peut-être, un chemin vers le cœur. Au plus profond, qui est aussi premier mot. Beréshît.