J’ai envie de te lire
ces traces d’un autre souffle
mais que je reconnais
de mon exil sans peines
Hormis son souvenir, je devins
Semblable à celui qui tient l’eau par la main Abû Dahbal al-Jumahî
J’ai envie de t’écrire
tous ces mots advenus
au sortir de l’angoisse
Dans mon lit je me tourne et me retourne,
Mes pensées, elles seules, sont mon lieu. ‘Umar ibn Abî Rabî’a
J’ai envie de te voir
commander au soleil,
qu’il éclaire tes rires
De ta présence fleurit chaque parcelle de la terre
Au point que les feuilles surgissent de la pierre Ibn ‘Abî Husayna
Envie que l’on se perde
pour découvrir la nuit
dans l’enlacement des mondes
Ils me demandent : « Où vas-tu? »
Mais comment le poète-brigand peut-il connaître son lieu ? ‘Urwa ibn al-Ward al-‘Absî
Choix d’Adonis, Traduction de Houria Abdelouahed, Gallimard, 2008.