Sola scriptura #81

Plus je me plonge dans la Bible, découvre ses parallèles, ses échos, ses rebonds permanents entre les hommes et les ans et moins je crois. À autre chose qu’un jeune et simple rabbi assoiffé de liberté et d’idéal, préférant les actes aux paroles. Au Christ seul fils de Dieu, à sa naissance exceptionnelle, aux endroits improbables pour signer les lignées. Quatorze générations multipliées par trois d’Abraham à Jésus.

Quatorze. Un chiffre qui évoque le rythme lunaire des mois du calendrier juif: quatorze jours de croissance, puis une descendance.  » Quatorze est aussi symbole de l’Or et de la Royauté. Cet « Or » qui rend les hommes fous, répété 368 fois dans la Bible hébraïque, valeur numérique du nom de Yéshoua. Rédempteur et Messie tant espéré qu’il s’imagine dans le Livre, seul Temple encore debout de ce peuple sans terre.

Moins j’y crois et plus j’ai envie de suivre. La même voie, le même chemin, en passant par le corps, par les sens, les tendresses et les colères, l’amour peau contre peau et le manque de confiance.

Moins j’y crois et plus j’ai envie de faire mienne la règle, elle aussi d’or : « Ce que tu veux que les hommes fassent pour toi, fais-le pareillement pour eux » et cet autre conseil : « Aime ton prochain comme toi-même ».

Moins j’y crois et moins je pense que ces paroles ne sont qu’une morale évidente. Qu’il faut une force en plus, reliant coeur et raison pour faire mieux que survivre.

Moins j’y crois et plus j’admire la précision de ce message, inspiré et légué par tout autre que nous pour nous dire, dans un souffle, que la vie vaut la peine.

Moins j’y crois, et plus j’aime cette grande et longue histoire, une parmi tant d’autres, mais qui arrive à se concentrer en ce point unique situé au centre de ce qui m’anime. M’en parle, me transforme, se teinte d’autres couleurs au fur et à mesure que passent les jours.

Moins j’y crois et plus je me sens chrétien. Simple homme avec ce sentiment, diffus et chaleureux, face à l’absurde du monde et de la mort. Dont seul un regard, et une mémoire d’enfance gorgée de cette force peut même dans les décombres avoir sa part de confiance.

Sous le soleil.