Les gens qui sauvent
Arrivent de nulle part.
Les gens qui sauvent
Arrivent par hasard.
Les gens qui sauvent
Disent entre toutes les phrases la bonne.
Les gens qui sauvent
Sont cachés parmi les gens.
Les gens qui sauvent
Font de nous des survivants.
Les gens qui sauvent
Décalent l’incendie.
Milène Tournier
La Table du poème, dessins de Charlotte Minaud. Coll. P’tits papiers, Lurlure. 48 p., 14 €
C’est un recueil de poésie destiné aux enfants. Des enfants pris au sérieux par ces poèmes posés sur la table. Du coup, les adultes s’approchent aussi pour lire. Avec eux, pour eux. Dans La Table du poème, Milène Tournier, née à Nice en 1988, et dont on avait vivement apprécié les recueils Je t’aime comme et Se coltiner grandir, parus chez le même éditeur, propose de multiples formats pour mettre la parole poétique à portée de tous. Des vers uniques : « Le corps, c’est un bout du monde », des tercets proche du haïku : « La chair a supplié l’ombre/De ne pas la laisser seule/Assumer l’âme et le soleil » ou des poèmes plus longs, tous emprunts d’humanité. L’ensemble est orné par les dessins de Charlotte Minaud, dont c’est le premier livre. Une porte d’entrée idéale pour se mettre à l’école d’une poésie contemporaine à la fois accessible, profonde et chaleureuse.
Stéphane Bataillon
(Article initialement paru dans La Croix l’hebdo n°259 du 22 novembre 2024)