Valérie Cana de Chizy chronique « Permettre aux étoiles », mon nouveau recueil, sur le site Terre à ciel. Un grand merci à elle.
« Permettre aux étoiles / de respirer un peu. Dans notre monde actuel, avec ses injonctions sociales, l’omniprésence du numérique, comment donner forme à nos rêves et à nos désirs ? Comment laisser émerger, en soi, un souffle nouveau, trouver sa place / retrouver le sens / devenir soi ? La société dans laquelle nous vivons laisse finalement peu de place à la singularité de chacun et à la fragilité. Il s’agit de trouver sa voie, de tracer des sillons pour accéder à la liberté d’être simplement heureux.
Stéphane Bataillon écrit des poèmes pour nous parler du monde dans lequel nous vivons, avec ses bouleversements. Face aux médias et aux réseaux sociaux qui divulguent des bribes d’histoires et des fake news se succédant les unes aux autres, il préfère ne pas commenter, mais écrire de la poésie. Le poème devient alors cet espace qui lui permet de respirer. Il est aussi un moyen de partager son opinion ou sa vision des choses.
Il y a des élections
« c’est peut-être le moment
d’essayer autre chose »
dit l’homme de la rue
à la télévision« peut-être le moment
d’essayer autre chose »comme
se trancher les doigts
avec la lame du boucher.
Le recueil a un côté philosophique, avec une réflexion sur la nature humaine et la capacité de chacun d’accéder au bonheur.
Je sais
tu aurais pu devenir
quelqu’un d’autre
mais lui, l’autre
c’est peut-être bien de toi
qu’il rêvait.
Stéphane Bataillon nous parle aussi de lui. Il nous partage ses origines syro-libanaises, la communauté Chawam, minorité chrétienne de l’Église grecque-catholique à laquelle sa famille appartenait, l’exil de celle-ci en Egypte au XIXe siècle, puis le départ plus récent pour la France.
Il aborde son changement de religion et la façon dont sa grand-mère a accueilli sa décision de se faire baptiser protestant.
Il nous parle de sa compagne et de son fils, qui lui ont apporté le soleil.
Marcher sur le chemin
détrempé par la pluie
se contenter
de l’odeur des sols
et des reflets du tempsd’un mouvement dans l’air
je trace des sillons
pour permettre aux étoiles
de respirer un peu. »