L’intelligence artificielle est là. Pour créer des textes, des sons, des images. Qui sont de tout le monde et de personne. Les outils sont disponibles. Les abus circulent déjà. On peut déjà créer des poèmes avec chat GPT (Quel intérêt ? Mauvaise question. L’intérêt, justement, trouvera. Engloutira)
Alors tester. Voir ce que cela donne. Et parallèlement, l’envie de revenir au plus simple : sa voix, son trait écrit, ne serait-ce que dans un carré instagram, nouvel horizon-forme indépassable du monde contemporain. Tester. S’amuser, comme Bernard Hiedseick et ses bandes. S’amuser sérieux.
L’idée : prendre ces nouveaux outils. Et les tester brut, sans y passer trop de temps, sans y mettre son âme. Mais voir ce que cela donne, à partir d’une idée de poème, d’un son, d’un poème déjà écrit. Et témoigner. Nous sommes le 21 février 2024 et la première mention de « ChatGPT », IA officiellement à portée du grand public (pas vrai, plus ancien, mais bon, on se comprend, l’IA comme nouveau phénomène après l’échec temporaire du Metavers) dans le journal Le Monde date du 6 décembre 2022.
Après avoir tenté de formuler les bases d’une nouvelle religion, une expérience cette fois-ci plus poétique (quoique) et moins ambitieuse (quoique) : livrer au logiciel d’IA générative FireFly d’Adobe le poème suivant, extrait de mon nouveau recueil, Permettre aux étoiles (éditions Bruno Doucey) :
Marcher sur le chemin
détrempé par la pluie
se contenter
de l’odeur des sols
et des reflets du temps
d’un mouvement dans l’air
je trace des sillons
pour permettre aux étoiles
de respirer un peu.
Et voici le « meilleur » résultat, parmi 4 proposés :
Sur le fond, c’est à la fois fascinant et triste. Sur la forme paradoxalement à la fois flatteur et sans saveur. Mais c’est intéressant d’essayer il me semble et d’en discuter ensemble, tant ces technologies envahissent à la vitesse de l’éclair les industries créatives.