Il faudrait cette possibilité, à chaque instant de nos vies, de se retirer dans un désert. Non pas le désert vide, d’écrasante solitude, de scorpions dards levés, mais un espace de silence et de lumière apaisé. Où l’alliance intime entre tous nos assaillants, entre toutes nos peurs, nos haines, nos refus de pardonner, pourraient se dissoudre au cœur des grains. Un désert portatif, un désert de poche dans lequel on entrerait d’un geste scandaleusement simple, immédiat et gratuit. Pourquoi pas, imaginons, en serrant et ramenant lentement le poing au niveau de sa poitrine. Comme une figure d’art martial. Une forme et un mouvement permettant la bascule. Un poing de sable pour aérer le vent.