(Entretien réalisé par Bernard Gorce et Stéphane Bataillon, initialement paru dans La Croix l’hebdo du 08/11/2022)
Après s’être attaquée aux illusions du développement personnel et du bien-être au travail, la philosophe Julia de Funès décortique le concept d’identité, dans son nouvel ouvrage. Et propose des ressources pour affronter ce paradoxe : comment faire sienne l’exigence contemporaine du « devenir soi » sans tomber dans le repli identitaire ?
La Croix L’Hebdo : Quelle a été votre première rencontre avec la philosophie ?
Julia de Funès : Avant la terminale, je ne savais pas du tout ce qu’était la philo, je n’étais pas une grande lectrice. Mais j’ai tout de suite été séduite par la manière de raisonner de ma professeure, son vocabulaire, ses arguments. Ça a été un éblouissement. Elle nous avait fait commencer par le Gorgias de Platon. Ce texte, écrit il y a vingt-cinq siècles, était furieusement d’actualité. À l’aube de l’an 2000, de nombreuses mythologies millénaristes circulaient et on parlait de sectes, de la scientologie, de Tom Cruise… Avec ce texte, qu’on pouvait appliquer pour contrer les sophistes, les sectaires, les gourous, j’ai découvert à quel point la philosophie pouvait être intemporelle et universelle.
La séduction s’est renforcée à la fac de Nanterre, où je suis tombée sur des professeurs vraiment formidables. Et donc je me suis dit : « Je veux ressembler à ça. Je veux avoir un esprit comme ça ! »
Votre famille ne vous portait pas vers cette discipline ?
J. d. F. : Personne dans ma famille n’est directement issu d’un milieu philosophique ou littéraire. Ça a vraiment été une rencontre extérieure, par mes professeurs. C’est pour cette raison que cela me désole de voir l’autorité des enseignants perdre de sa superbe. L’autorité – à ne pas confondre avec l’autoritarisme – grandit celui qui l’accorde. Or l’autorité, depuis Mai 68, s’effondre dans tous les domaines.
Quelles sont les pistes pour la raviver, sans retour vers le passé ?
J. d. F. : Je crois que la seule piste possible, c’est la conscience des différences et l’admiration pour ce qui est plus grand que soi. Or c’est devenu difficile dans notre pays égalitariste dont un des piliers démocratiques, l’égalité de droit, dérive vers une équivalence de compétences. Tous les points de vue se vaudraient sous prétexte que nous sommes égaux ! Non, tout le monde peut s’exprimer, mais les points de vue ne se valent pas. Le relativisme mène au nivellement généralisé et conforte tout le monde dans sa propre ignorance. À l’inverse, l’autorité augmente (du latin augere, augmenter), mais encore faut-il avoir le courage de distinguer, de hiérarchiser et d’accepter d’en savoir moins qu’un autre. Or l’humilité n’est pas la chose du monde la plus partagée à l’ère du développement personnel, de l’effervescence identitaire et du culte du moi.
Où se situe la limite entre philosophie et le développement personnel ? Elle peut apparaître parfois ténue dans les ouvrages grand public…
J. d. F. : Il n’y a pas de limite, les deux domaines n’ont strictement rien à voir. Dans un cas, ce sont des recettes comportementales qui forment un business conséquent et qui pioche dans toutes les disciplines (philo, neurosciences, religions, physique quantique…) pour faire un cocktail magique qui n’a aucune consistance.
Dans l’autre cas, c’est une discipline de plus de vingt-cinq siècles qui se construit sur la rigueur des raisonnements, la précision des mots, la justesse des idées et qui est d’une exigence à toute épreuve ! Je l’ai démontré dans mon précédent livre, Le Développement (im) personnel. Le développement personnel surfe certes sur les thématiques initiales et existentielles de la philosophie – qu’est-ce que le bonheur ? comment trouver un sens à sa vie ? –, mais les moyens de les traiter et l’exigence des deux domaines restent à des années-lumière.
On vous rappelle souvent votre filiation avec votre grand-père, Louis de Funès, un élément important d’identité qui a participé à votre émergence sur la scène médiatique. Comment portez-vous cet héritage ?
J. d. F. : Vous savez, je porte mon nom depuis ma naissance (sic), et la scène médiatique ne m’a ouvert ses portes que depuis le succès d’un livre il y a cinq ans, or j’ai 43 ans ! Un nom ne suffit jamais à justifier une vie ou une carrière…
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Dans ma famille, et c’est tout le sens de la dédicace de mon dernier livre, Le Siècle des égarés, on n’a jamais été autorisé à faire d’un nom une identité, mais fortement invité à en faire une exigence. Je n’ai aucun mérite pour mon nom, je n’en ferai jamais une supériorité ou une fierté prétentieuse. C’est une chance d’être née dans cette famille, mais pas un certificat de valeur ou de réussite.
Vous aviez quel rapport avec lui ?
J. d. F. : Il est mort quand j’avais quatre ans, alors évidemment, ce sont des rapports assez restreints. Se mélangent des souvenirs réels et le récit qu’on en tire au fur et à mesure des années. Mais je garde en moi la présence d’un grand-père drôle – contrairement à ce que disent les biographes –, attentif, présent et très aimant.
Il était très sensible au corps, au geste comique, notamment celui de Charlie Chaplin. Vous parlez aussi, dans ce livre sur l’identité, de l’importance des corps. Y a-t-il un lien ?
J. d. F. : Oui ! Je trouve qu’on saisit un individu beaucoup mieux par l’extériorité du corps que par l’objectivité rationnelle. Le langage incontrôlé du corps est parfois plus parlant que le sens voulu par l’esprit. On peut parler et théoriser pour cacher ce qu’on pense, mais un geste, une inflexion de la voix, une énergie, une manière de prendre, une diction sont parfois plus parlants que ce que l’individu peut dire de lui-même. Mon grand-père arrivait à le saisir et à en faire du comique. Proust, que je convoque régulièrement dans mon livre, est le prince de l’analyse de l’extériorité. Il la subjectivise. À partir d’une extériorité singulière, il déduit une intériorité. Or les démarches introspectives à la mode font le contraire, à savoir objectiver une individualité. Et en réduisant chacun à l’échantillon d’une catégorie, on passe à côté de tout le monde.
Vous citez Proust dans tous vos livres. Pourquoi l’aimez-vous tant ?
J. d. F. : J’ai commencé La Recherche du temps perdu, non pas par le premier volume, mais par La Prisonnière. J’ai eu l’impression de devenir la lectrice de moi-même en le lisant. C’est l’analyse psychologique sans théorie psychanalytique qui me passionne chez lui.
Comment vous êtes-vous décidée à faire du thème de l’authenticité votre sujet de thèse ?
J. d. F. : Je crois qu’une thèse est toujours un sujet très personnel. Parfois on entre en psychanalyse, parfois on fait une thèse ! (Rires.) Après mes années de philosophie universitaires à Nanterre, j’ai passé un DESS en ressources humaines, car je ne souhaitais pas être prof de philo. Ce diplôme m’a permis de travailler une dizaine d’années dans le domaine du recrutement. Et là, je me suis sentie à côté de ma vie. Tout était « parfait » extérieurement, j’avais un bon salaire, une vie rangée, mais j’étais malheureuse de ne pas être libre – le salariat ne m’a jamais convenu – et de ne pas poursuivre dans ce que j’avais tant aimé. Tout me paraissait simplet et superficiel comparé à la philo.
Mais pourquoi, alors, ne pas avoir continué ?
J. d. F. : Par facilité et confort social. Facilité, car il était plus simple de faire un DESS RH qu’une agrégation de philosophie ! Et confort social, car travailler sur les Champs-Élysées, avoir un salaire conséquent à 25 ans, était sécurisant. Mais je n’étais pas du tout heureuse dans mon travail. C’est là que je me suis dit qu’il y avait un problème qui s’appelle l’authenticité, que j’avais eu un talent formidable pour m’éloigner à ce point de moi-même. J’ai tout quitté radicalement et je suis retourné à la philosophie en faisant une thèse sur… l’authenticité.
On s’éloigne souvent de son désir et on a le chic parfois pour aller justement vers ce que l’on pensait ne jamais vouloir faire… Pourquoi ?
J. d. F. : Je crois que c’est par peur de déplaire. On préfère correspondre à l’image qu’on suppose ou qui est réellement attendue de nous que de suivre son désir propre. Il faut du courage pour oser l’aventure d’être soi. Cette peur, conjuguée à la force de certaines injonctions sociales et familiales, fait qu’on peut ne plus être à soi.
Démission silencieuse, perte de sens, burn-out… L’exercice du travail semble en crise. Comment analysez-vous cette situation après trois ans de pandémie ?
J. d. F. : Il se passe quelque chose de structurel, de profond. Le Covid a accentué un questionnement sur la place et le sens du travail, mais ce questionnement était déjà présent de manière plus ou moins latente depuis des années. Ma génération et les précédentes avaient une forte tendance à faire du travail une fin en soi, un marqueur identitaire.
Le travail n’incarne plus cela. Il est perçu comme un moyen pour faire quelque chose de sa vie. La vie n’est pas simplement ce qui reste à 19 heures en sortant d’un bureau, et tant mieux ! Pour faire sens, le travail doit aujourd’hui se penser comme moyen. S’il persiste à se penser comme finalité, comme ayant un sens en lui-même, il perd paradoxalement tout son sens. Les plus jeunes ne sont pas plus flemmards ou moins engagés que nous. Tomber dans cette moraline facile, c’est ne rien comprendre au changement de place du travail dans nos vies.
Pourquoi cet accomplissement de soi a-t-il malgré tout encore besoin de l’entreprise ?
J. d. F. : Car c’est sécurisant, mais là encore, c’est comme pour le travail, l’entreprise ne représente plus une finalité. Si, hier, les grandes marques, les belles entreprises justifiaient une carrière et ne rencontraient aucun problème d’attractivité, ce n’est plus du tout le cas ! Toutes les entreprises souffrent d’une pénurie de candidats. C’est bien le signe que l’entreprise n’est plus voulue pour elle-même, désirée en tant que telle, mais envisagée pour ce qu’elle procure à l’individu. On retrouve le même raisonnement, l’entreprise ne fait sens que si elle concède à n’être qu’un moyen au service de l’individu ou d’une raison d’être qui augmente l’individu en lui donnant le sentiment de contribuer à un projet d’envergure.
Cette crise de sens succède à une période où l’on a beaucoup parlé de bonheur au travail. C’est terminé ?
J. d. F. : À une époque où de nombreuses entreprises constataient que leurs collaborateurs étaient malheureux et qu’il en allait de la performance du groupe, elles se sont souciées de leur bonheur en mettant en place des gadgets « bonheuristes » : baby-foot, toit végétalisé écolo-bobo-responsable, instauration d’un chief happiness officer… C’était une mode managériale. Or nous n’avons jamais autant parlé de bonheur au travail et il n’y a jamais eu autant de malheur. C’est bien qu’il y a une erreur d’aiguillage.
Au lieu de s’attaquer aux chantiers de fond – l’autonomie, la libération, le sens, la reconnaissance, la confiance qui font que les gens se sentent rehaussés dans leur travail –, on a misé sur des dispositifs immobiliers tendance, du cool dans les couleurs, du fun dans des salles de design thinking… Si avoir un cadre de travail agréable est une chose à défendre, penser que ce genre d’artifices va rendre des collaborateurs heureux en est une autre, y croire c’est prendre les gens pour des imbéciles (mal) heureux !
Votre nouvel ouvrage, Le Siècle des égarés, est consacré à l’obsession identitaire de notre temps. « Un piège redoutable », écrivez-vous. Comment agit-il ?
J. d. F. : À trois titres, l’identité est un piège. À l’échelle individuelle, l’identité peut nous faire correspondre à des rôles, des postures attendues qui nous formatent et nous éloignent de nous-mêmes. On vit à la surface de soi-même, on joue à être. C’est un vol de soi, une vie truquée. Au niveau collectif, on voit à quel point les crispations identitaires se renforcent et les communautarismes s’intensifient, au point de faire des moindres différences des mini-impérialismes, jusqu’à ébranler parfois l’universalisme républicain.
Il y a donc un usage liberticide de l’identité. Enfin conceptuellement, l’identité reste indéfinissable. Si vous pensez que l’identité est dans l’enracinement, dans la culture, dans le corps, dans l’esprit, dans une forme de cohérence, dans une authenticité… je vous démontre les impasses logiques liées à cette impossible assignation identitaire. Conceptuellement hasardeuse, individuellement factice et collectivement dangereuse, l’identité égare plus qu’elle n’oriente.
Vous prenez l’exemple du « wokisme ». En quoi cela constitue-t-il une dérive ?
J. d. F. : Je ne rejette pas tout du wokisme. Les causes défendues par ce mouvement peuvent être légitimes, comme la lutte contre les discriminations visant les femmes ou les minorités. Je dénonce son intransigeance. Quand on interdit à certaines personnes de parler, que l’on crée des réunions non mixtes, ce n’est pas du droit, c’est de l’intransigeance.
Quand on rééduque les consciences pour rendre les comportements conformes à des attentes particulières, ce n’est plus du droit, c’est de l’idéologie. Quand on confond sans cesse les offenses avec les préjudices, ce n’est plus de la défense juste mais de la susceptibilité exacerbée. Mon livre tente de faire la part des choses entre la défense loyale de certaines causes et l’idéologie intransigeante.
Le mouvement « woke » est-il la conséquence de la French Theory et d’une mauvaise interprétation de ce que l’on a appelé la pensée de la déconstruction ?
J. d. F. : La pensée de la déconstruction pose qu’il existe des structures, qui sont en somme des systèmes de pouvoir insoupçonnés et inhérents à notre société, qu’il est bon de déconstruire en vue de revaloriser l’individu. Si le woke se réclame de la déconstruction, il ne me semble pas lui être fidèle. Car loin de déconstruire les identités traditionnelles, il ne fait qu’affermir et renforcer les moindres particularismes. Ce n’est pas une déconstruction, c’est une reconstruction radicale !
Regardez le sigle LGBTQIA +, auquel on rajoute régulièrement une lettre supplémentaire. Regardez les « studies » toujours plus nombreuses, les nouvelles catégories identitaires, l’écriture inclusive… qui ne font qu’édifier de nouveaux labels identitaires. Donc c’est un peu facile de faire des penseurs de la French Theory comme Michel Foucault les coupables du wokisme. C’est plus compliqué de voir et d’admettre que ce mouvement est spécifique à notre époque, avec sa singularité et des travers inédits. Ceux qui accusent les penseurs des siècles passés de nos égarements modernes oublient un peu vite que ce n’est pas parce qu’il y a des grenouilles après la pluie qu’il a plu des grenouilles !
Mais comment les critiquer sans tomber à son tour dans les outrances ?
J. d. F. : La difficulté est que toutes ces idées progressistes bénéficient d’une prééminence morale et font vite passer pour « réacs » ceux qui les critiquent. Je crois qu’il faut être le plus honnête et juste intellectuellement, faire des nuances pour ne pas se soumettre aveuglément à ce mouvement. Dire qu’il y a des racismes en France, ce n’est pas dire qu’il y a un racisme systémique dans notre pays ! Défendre les femmes, ce n’est pas haïr les hommes. Combattre les mêmes abus, ce n’est pas voir les mêmes choses. Combattre le racisme, ce n’est pas le voir dans chaque blanc ! Tout mon livre pose des distinctions et s’attaque à la racine du mal : l’identité, pour aider l’universalisme à vaincre l’identitarisme à l’œuvre dans chaque drame collectif et naufrage individuel.
Et si l’on vous répond que chacun est fait de plusieurs identités ? Le problème n’est-il pas plus de se définir par une seule identité exclusive de toute autre ?
J. d. F. : Cela ne me convainc pas plus. C’est contourner le problème sans le résoudre. C’est même contradictoire puisque cela revient à dire que l’identité n’existe pas puisqu’elles sont plusieurs ! Non, je suis plus directe et franche que cela, en déconstruisant l’identité. Il ne s’agit pas de tout rejeter de cette notion, mais de distinguer le sentiment de soi de l’obsession identitaire. Comment parvenir au sentiment de soi, à l’échelle individuelle ou collective, sans tomber dans le piège identitaire ? C’est la question à laquelle tente de répondre mon livre.
Vous opposez au concept d’identité celui du « devenir soi ».
J. d. F. : Plutôt celui du sentiment de soi. Alors que l’identité fige, immobilise, rend permanent ce qui n’est qu’impermanent, le sentiment de soi épouse le mouvement de l’être, de la vie, et ne catégorise jamais. Il intègre nos désirs, nos sentiments, nos intuitions ; il est proche du charnel quand l’identité n’est qu’une construction de l’esprit.
Le sentiment de soi me semble davantage provenir de la liberté que de l’identité ! C’est cela le paradoxe. Quand est-ce que nous nous sentons vraiment nous-mêmes ? Lorsque nous agissons librement, à partir de nous-mêmes, et non pas quand nous souhaitons correspondre à une image. Dans le livre, je donne un certain nombre d’exemples et d’expériences révélatrices du sentiment de soi, des autres, et d’un collectif.
Vous parlez de la philosophie comme la seule spiritualité laïque. Est-ce une manière d’exclure les spiritualités religieuses du débat ?
J. d. F. : Sûrement pas. La philosophie et la religion ont toujours été étroitement liées. La foi et la raison, c’est un débat antique. Je dis juste qu’ôter de la religion la mission identitaire permet d’atténuer le radicalisme. La religion permet de répondre à la question existentielle du sens de la vie. Trouvant un sens à la vie et ayant le sentiment de devenir enfin quelqu’un, certains sont capables du pire. Le sentiment identitaire, que la religion peut particulièrement bien proposer, peut parfois mener aux pires exactions. Ce que je questionne, ce n’est bien sûr pas le désir de croyance et de religiosité mais celui de l’identification à une religion. Soustraire à la religion sa fonction d’appel identitaire me semblerait salutaire.
Dans un monde de consommation qui nivelle tout, se référer à une identité religieuse n’est-il pas un atout pour transmettre quelque chose ?
J. d. F. : La religion n’est pas un atout, c’est une croyance. Ceux qui croient ne sont pas meilleurs que ceux qui ne croient pas. Mieux vaut éviter de tomber dans une hiérarchie morale concernant les croyances, on sait où cela mène… Les religions apportent à mon sens suffisamment de grandeur, de richesse de pensée, d’idées régulatrices pour ne pas avoir besoin de convoquer l’appel identitaire, qui peut vite faire basculer la religion en fanatisme. Les pires offices sont toujours commis au nom d’une mission divine et surtout d’un accomplissement personnel…
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En aparté
♦ Ses dates
1979 Naissance à Paris.
1997 Fac de philosophie à Nanterre.
2017 Thèse sur le thème « De l’identité personnelle à l’authenticité ». Socrate au pays
des process (Éd. Flammarion).
2018 La Comédie (in) humaine, avec Nicolas Bouzou (Éd. de l’Observatoire).
2019 Développement (im) personnel: le succès d’une imposture (Éd. de l’Observatoire).
2022 Le Siècle des égarés (Éd. de l’Observatoire).
♦ Son lieu : la mer
« Je suis presque tous les week-ends au bord de la mer en Normandie. J’en ai besoin, c’est métaphysique, cosmique. J’ai besoin de marcher devant la mer et de m’abandonner à elle pour m’appartenir et me retrouver. »
♦ Son objet : un piano
« Dans toutes les maisons de ma famille, il y a un piano. Même si on ne joue pas régulièrement et constamment, c’est l’âme de nos maisons… la musique, la vie, les variations ! »
♦ Son film : La vie est belle, de Roberto Benigni
« C’est le film qui m’a le plus bouleversée à l’adolescence. Je ne peux pas le revoir tellement l’émotion a été forte. Ne pas tomber dans le pathos, épargner, enjouer la réalité et faire de la vie une comédie par amour des siens, pudeur, délicatesse, grandeur humaine a fait écho à ce que ma famille incarne. »
♦ Sa musique : Impromptu n° 3, de Schubert
« Ce morceau me parle et me décrit. On a l’impression que quelque chose revient sans cesse, et tant que ce n’est pas résolu, on y retourne. On ne lâche rien quitte à tourner à l’obsessionnel. Cet Impromptu de Schubert me fait penser à cette manière d’être. C’est un écho musical merveilleux. »
♦ Une figure admirée : Françoise Sagan
« J’aime passionnément Françoise Sagan, c’est ma romancière favorite. Pour moi, elle est l’incarnation de la liberté, de la simplicité et du charme dans l’écriture. Si je vais mal, j’ouvre l’un de ses livres parce qu’elle libère, elle dé-moralise, non pas au sens où elle est démoralisante mais au sens où elle ne verse jamais dans la morale ! Elle déculpabilise et fait un bien fou. J’admire un être capable de tant de liberté et d’affranchissement. »