Plus je traduis les psaumes, plus je m’autorise à suspendre les mots sans liens évidents, à les faire tourner dans ma tête pour qu’ils se croisent, se plaisent, s’assemblent, et me donnent envie de danser à mon tour. De séduire et d’être séduit par cette présence qui se rapproche. Comme David, je me crée des ennemis juste pour m’assurer de sa protection, de sa chaleur. D’un dialogue possible avec tous mes silences. Danse d’homme autour du feu. Danse d’enfant prononçant avec joie les premiers mots du monde. Et danse de poète, qui sait, un peu plus chaque jour, du pouvoir des paroles. De leur charge magique toute prête à emporter. The night is still young.