Traduire les Psaumes. Sur la musique de Leonard Cohen. Épouser le rythme et le temps de cette langue que je ne connais pas. Sentir, de texte en texte, au plus près des mots, que le fleuve s’élargit, que l’énergie se diffuse, que ces poèmes millénaires me parlent. Avec douceur, avec une violence inouïe, avec de l’autre dedans. Je lirai toutes les notes dans un second temps. Pour l’instant, je veux juste rester au contact de la succession des termes. Jouer avec les temps, les répétitions. Me plonger dans la graphie des lettres hébraïques. Me laisser prendre par ces premiers mots au moment où, pour moi, la poésie n’est plus si évidente. Je ne le fais que pour le faire. Je ne dois rien à personne, ne suis contraint par aucune fidélité. Je passe après mille autres bien plus savants et porteurs de feu que moi. Je le fais et continue juste parce que cela me procure une joie profonde. Sans pouvoir vraiment bien expliquer pourquoi. Ou pour qui.