On entre dans le vif
La caméra tourne
Comme une radiographie
Comme si Barry Lyndon
Jouait dans Saturday night fever
On prépare le bal
Avec des ciseaux
Avec des pinceaux
Et des mains qui marquent
le tempo
C’est précis
Comme un cours de géométrie
Ca brille
Tu l’aurais porté
A Trinidad
Reine du carnaval
Attention au seau, aux tubes, aux punaises
Toute préparation demande du temps
25 décembre.
A l’heure où le soleil épouse la nuit
Les instruments se mettent en branlent
S’impatientent.
C’est parti gentes dames,
Atchaka boom tchaka tchaka boom
Les nuages mènent le ballet
En compagnie des chaises
Tout se fige.
Quel sortilège ?
Quel maléfice les as frappés ?
La princesse hongroise entre dans la salle
Elle ne sourit pas
Danse
Danse encore
Pour rompre ou prolonger
l’enchantement.
Applaudissements
Les notes valsent
Guitare et trompette tentent de suivre
Trois têtes de chanteurs
Trois têtes de fantômes
Le bal des vampires ?
Des vis géantes à la place des colonnes
Victuailles déjà entamées
Par les gargouilles
De la crème et de la gelée
Jusqu’à la nausée
La cornemuse résonne
C’est l’heure de tomber le masque.
Plus de doutes, il faut nous enfuir.
Mais ces notes nous poursuivent
Les sunlights nous aveuglent
L’image de trois soeurs se troue et se grignote
Leurs princes dans le désert.
Un verre d’eau sur la nappe blanche
Un oasis ?
Encore un piège.
Tout se saccade
Tout se brouille
Assis au fond, un vieil enfant gonfle un ballon
Que j’imagine rouge
Arrêtez la musique !
Arrêtez la musique !
Je n’entend rien.
Plus rien
Plus
Rien.
Pop ! Pop !
Popopopopop !
Champagne !
Dans ses bulles
On voit les couples
Tourner une dernière fois.
Il s’endort
Tout le monde rentre
Même la camera se met sous la couette
C’était une soirée d’ombres.
The McLaren Project : Un poème sur chaque film réalisé par Norman McLaren, de 7 till 5 (1933) à Narcissus (1983)