C’est le tout premier. Celui qui pose la base mélodique : l’attaque d’un train par quatre bandits. Les notes de la gamme se succèdent sans répit : chef de gare assommé et ligoté, montée discrète dans le train, explosion du coffre, détachement de la locomotive, prise d’otage et exécution d’un passager téméraire, fuite dans la vallée, traversée de la rivière, retour au bercail à cheval, fête au saloon, humiliation du notable du coin, enfant, couvert d’un chaperon et portant son pot de lait, libérant l’employé de la compagnie ferroviaire et prévenant les forces de l’ordre, fuite des bandits, partage du magot et gunfight final. Tout est déjà là, à disposition des pionniers qui inventeront leurs règles, au fil de mille variations. Et cette dernière image, devenue mythique, d’un bandit face camera, qui, ayant mystérieusement échappé à l’assaut final, pointant son revolver sur le spectateur avant l’écran noir, avec l’air de nous dire : « Le western ? Vous n’y échapperez pas ! »
The Great Train Robbery
(Le vol du grand Rapide)
États-Unis, 1903, N&B, muet, 10’31
Réalisé par Edwin S. Porter
Avec : Max Aronson (bandit, passager, conducteur du train), George Barnes (un bandit) et Barney Sherry, Marie Murray, Stella White.
Voir le film :
Western Shots, une analyse poétique du western à travers ses plus grands chefs-d’œuvre.