Hic sunt dracones
ici sont les dragons
Sur les anciennes cartes
l’inscription latine désignait l’inconnu
les terres inexplorées
l’étrange étranger
et ses cris indomptés
Argün était resté tremblant
au creux de l’arbre
Il avait attendu
que le soleil tombe
que l’extérieur
s’accorde à son état
Il s’était décidé à sortir
fermant les yeux
comme un petit enfant
certain, ainsi
de ne pas être vu
Cache-cache avec les ombres
La nuit acclimatée
vent froid en décalage
il avait osé un regard
Une dune
à la place du village
Du sable
à la place des corps
Le vent
sans plus de fenêtres
pour rafraîchir l’espace
Il s’était mis à creuser
de ses petites mains
sable mouillé de ses larmes
Mais rien
plus la moindre trace
plus la moindre petite trace
de son monde
les dragons étaient venus
Quod dracones venerant