Nous aurions bien aimé
arrêter de courir
sans y être contraint
Par la fatigue des corps
par la fatigue des âmes
de l’espace des matins
Nous aurions bien aimé
emprunter cette voie
en restant immobile
Abandonner plus tôt
ces rêves de conquête
et de gloire intranquilles
Mais si longue est la route
pour enfin se permettre
à être celui qui est
Mais si longue est la route
pour enfin se résoudre
à se laisser aimer
Longue de ce seul pas
au cœur de notre enfance
effacé par la pluie
Longue de ce seul pas
que reflète tes yeux
à cette heure de la nuit.
« L’Amour qui meut le soleil et les étoiles. »
Dante, La Divine Comédie, Paradis, Chant XXXIII.