Notule parue initialement dans La Croix L’Hebdo du 15 mai 2020
Créé en 1990, le Centre international de poésie Marseille (CIPM) est l’un des centres névralgiques de la création poétique en France. Dirigée successivement par Jacques Roubaud, Michel Deguy, Alain Veinstein et maintenant Jean Daive, cette « maison de la poésie » très active a particulièrement œuvré pour la mise en avant de la poésie sonore et des performances. Le centre a profité de la crise sanitaire pour mettre ses archives sonores en ligne : plus de 350 documents (captations, conférences, expérimentations) classées chronologiquement et accessibles au grand public. C’est l’occasion d’entendre et, pour beaucoup, de découvrir des auteurs et des écritures singulières : les poèmes faits en « pâte-mots » de Christophe Tarkos, les dialogues ludiques de Charles Pennequin, les mots armés de Nathalie Quintane, les hautes langues de Claude Esteban et de Bernard Noël, ou encore des poésies venues du monde entier, comme celles du Japonais Yoshi Torii, très apaisantes. Une collection aux accents divers, certains déroutants au premier abord, mais qui, si on se laisse embarquer dans ces univers singuliers, donnent à entendre ce que la poésie contemporaine a de meilleur.