Sentir le manque du poème qui ce soir, faute à d’autres travaux, d’autres mots à écrire, n’a pas eu l’espace nécessaire pour sortir. Être tenté d’abandonner, et puis lire une lettre de Jean-Marie Barnaud sur ses hésitations*, sur les choix à faire au sein d’un poème, ces choix infimes et douloureux parfois nécessaire pour ne pas trahir. Sacrifice d’un mot, d’un rythme, qu’on avait reconnu. Une sorte de déchirement de soi. Un courage admirable et incompréhensible de l’extérieur. Avec, au bout, plus que de la satisfaction. Un des secrets de « cette confrérie-là ».
* Lettre à G.L in « Sous l’imperturbable clarté » Poésie/Gallimard, 2019